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Après avoir accueilli, il y a deux ans, une plasticienne au sein de son siège social, Weber poursuit l'expérience d’inviter des artistes sur ses sites industriels pour créer une dynamique nouvelle et originale tournée vers la co-créativité et la rencontre inattendue de deux mondes : l’un industriel et l’autre artistique. Porteuse de cohésion et de valeurs humaines, cette nouvelle résidence d’artiste fait également écho à l’ADN de Weber qui développe des solutions toujours plus innovantes et pour qui, par ailleurs, l'esthétique est une vraie signature.
D'octobre 2018 à août 2019, sur le site de Servas (Ain), Weber a fédéré 80 collaborateurs dans une aventure artistique aux côtés de Jérémy Gobé, avec en fil rouge la notion d'apport mutuel : comment l'artiste insuffle sa liberté et son inventivité dans un environnement industriel et comment des process de fabrication rigoureux lui permettent, en retour, de s'inspirer et créer des œuvres uniques.
Le site de Servas n'a pas été choisi au hasard, on pourrait presque évoquer une mise en abyme : s'y côtoient le centre de Recherche & Développement de Weber et une unité de production ; les "créatifs" d'un côté et les "productifs" de l'autre en quelque sorte.
Passionné par la matière, Jérémy Gobé a puisé dans les matériaux de construction conçus par Weber une véritable source d'inspiration. Il a ainsi élaboré, à partir de mortier et d'enduit, ce qu'il nomme "les Témoins", œuvres amenées à quitter le site industriel où ils ont été réalisés (Servas) pour être exposés au sein d'un prestigieux lieu de patrimoine et d'histoire, le monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, et un haut lieu de création contemporaine, de recherche médicale et sociale, la Fondation Bullukian à Lyon.
Ces œuvres sont à découvrir dans le cadre de l'exposition associée à la Biennale d'Art Contemporain de Lyon, du 18 septembre 2019 au 5 janvier 2020, à la Fondation Bullukian ainsi que du 20 septembre 2019 au 5 janvier 2020 au monastère royal de Brou.
À cette occasion, l’artiste a aussi développé une œuvre in situ et originale, en habillant une façade de la Fondation Bullukian, avec une installation matricée dont il a créé le motif exclusif.
Réunir le monde de l'Art et celui de l'Industrie : une expérience riche en partages, débats et découvertes selon Weber
A l'origine de cette nouvelle résidence d'artiste, Charlotte Famy, Directrice Générale Weber France, explique :
"Une résidence d’artiste dans un site de production c’est avant tout la découverte de l’autre, mettre en présence des valeurs, des techniques, des impératifs du secteur industriel et un mode d'expression plus libre qu'est celui de l'art, notamment l'art contemporain. D’un côté, les salariés sont confrontés à une manière différente d'appréhender leur espace de travail, leurs produits et leurs outils, tout ce qui constitue leur métier qu'ils maîtrisent. De l'autre, l'artiste vient avec une pratique artistique qui existait avant la résidence et qu'il porte au-delà de son périmètre usuel en utilisant un process inhabituel pour s’inspirer et créer des œuvres uniques. Ces œuvres in situ symbolisent la rencontre de deux univers de production -artistique et industriel- à priori éloignés, et deviennent les témoignages d'une expérience commune. De cette rencontre est née une énergie créatrice insoupçonnée qui nourrit la capacité d’innovation de Weber tout en renforçant notre ancrage territorial. Une aventure humaine incroyable !"
Comme pour le premier projet de rencontre entre Weber et une artiste il y a 2 ans, l'agence Mona Lisa Factory a accompagné l'entreprise dans toutes les phases de ce nouveau projet de résidence d'artiste. Dès son démarrage, le projet a été co-conçu avec les collaborateurs de Weber et les institutions culturelles proches ont été associées.
La rencontre entre Jérémy Gobé et Weber se révèle empreinte d'évidences : Jérémy Gobé est un artiste engagé, avec une double sensibilité aux savoir-faire industriels et à l'environnement. Citons ainsi l'œuvre emblématique CORAIL ARTEFACT, où son travail de la dentelle en collaboration avec le fabricant Fontanille pourrait accompagner le repeuplement des massifs coralliens.
Le plasticien s'avère passionné par la matière et Weber produit nombre de matériaux : enduits, mortiers, colles... avec une implication en faveur du Développement Durable qui rejoint celle de l'artiste (éco-conception, réduction de l’impact environnemental et sanitaire des solutions Weber de l’extraction des matières premières à leur fin de vie, formulations qui permettent de limiter les déchets générés sur chantier et de diminuer la pénibilité sur chantier, certification ISO 14001...).
Enfin, Jérémy Gobé dispose d'une aisance relationnelle qui a su, immédiatement et unanimement, fédérer les équipes Weber autour de la dynamique du projet.
De l'immersion industrielle...
En octobre 2018, Jérémy Gobé a d'abord passé une semaine au sein du site de Servas pour y découvrir au quotidien tous les métiers : cariste, conducteur de process, opérateur de fabrication, technicien R&D, ingénieur...
Notons que le site Weber de Servas présente la particularité d’abriter le centre R&D de Weber ainsi que deux lignes de production. Y sont fabriqués, d'une part, des concentrés (pré-mélanges) utilisés dans les 11 autres usines Weber, en association avec diverses matières premières pour fabriquer les produits finis; et, d'autre part, des produits prêts-à-l'emploi comme des adhésifs, enduits organiques, peintures, sous couche d'accrochage, d'étanchéité, de régulation de porosité....
Jérémy Gobé a ainsi réalisé une partie de son immersion auprès des équipes de production et le reste de son temps avec l'équipe R&D où il a mieux appréhendé l'ensemble des produits Weber, avec un intérêt marqué pour les enduits de façade, les techniques de matriçage et la richesse de la variété des pigments développés (des plus classiques aux irisés et métallisés).
Lors de cette phase d'imprégnation, a été institué un "café des Arts" : des séances 1/2 heure au cours desquelles Jérémy expliquait son travail artistique et confiait ce qu'il découvrait à travers sa résidence à Servas. Comme le souligne Guillaume Perret, Responsable du site, "nous arrêtions tout simplement l'usine pour ce moment de partage et comme nous fonctionnons en 2/8, afin que tout le monde puisse bénéficier des mêmes informations, nous organisions des séances de rattrapage pour les salariés qui n'étaient pas en poste à ce moment de la journée. Susciter les échanges sans cloisonnement fait intrinsèquement partie de la démarche et de notre culture d'entreprise. "
Pour Jérémy Gobé, il s'agissait de "rencontrer chaque employé, comprendre chaque poste et appréhender très concrètement l'organisation du site pour réaliser un projet en rapport étroit avec l'activité. Non pas travailler simplement sur les techniques et les matériaux, mais aussi les détourner et les mettre en lien aussi avec des enjeux contemporains (l'écologie par exemple)."
Lionel Raynaud, Directeur R&D de Weber France, conclut : " l'intérêt d'accueillir un artiste au sein de notre site de Servas, sur une année, était de créer avec les équipes et au milieu d'elles, une œuvre qui fait sens pour notre entreprise, les femmes et les hommes qui la composent. Avec cette émulation extraordinaire en sus : tous les métiers se côtoyant sur le site, si différents soient-ils, se sont fédérés autour de ce projet commun et décalé. Nous apprenions de Jérémy Gobé mais aussi de chacun d'entre nous ".
Au terme de cette semaine à la fois d'observation et de pratique, nourri par les échanges humains, Jérémy Gobé s'est donc vu donner carte blanche pour créer une œuvre en cohérence avec tout ce que lui avait inspiré l'entreprise.
... à l'élaboration du projet artistique
En janvier 2019, Jérémy Gobé a présenté aux équipes Weber le projet Anthropocène, qui selon ses mots " relie les préoccupations économiques et sociales d'une entreprise dédiée à la construction aux enjeux environnementaux de notre temps à travers la création artistique. Mettre en exergue les possibilités actuelles et à venir de construire tout en respectant la nature ".
Sa proposition est triple : la conception de sculptures, la réalisation d'une installation monumentale sur façade et la réhabilitation de la "Maison du gardien" de Servas en espace convivial pour les salariés où tous partageront leurs propres pratiques artistiques et culturelles.
Entre temps, des passerelles se sont aussi créées au sein du territoire. La Fondation Bullukian à Lyon, dont la Directrice artistique, Fanny Robin, a recommandé Jérémy Gobé lors de la recherche initiale d'artistes, a proposé à la fois d'exposer ses sculptures et de mettre à disposition un mur de la façade de la Fondation pour y recevoir son œuvre monumentale matricée ; et ce, dans le cadre de l'exposition associée à la Biennale d'Art Contemporain de Lyon, du 18 septembre 2019 au 5 janvier 2020.
Par ailleurs, un salarié de Weber, Lionel Deleage, photographe amateur habitué des structures culturelles locales, a mis en relation l'administrateur du monastère royal de Brou, Pierre-Gilles Girault, avec le site de Servas et Jérémy Gobé. Et là-encore, les œuvres conçues dans le cadre de cette résidence d'artiste au cœur d'un site industriel local ont conquis et font également l'objet d'une exposition, toujours dans le cadre de la Biennale d'Art Contemporain de Lyon.
" C'est à la fois une immense surprise et une réelle fierté pour toutes nos équipes de voir cette collaboration artistique franchir les murs de notre site pour être appréciée par un public qui nous est à la fois très proche puisqu'issu de notre territoire tout en étant éloigné de la réalité de nos métiers " confie Guillaume Perret.
" La Fondation Bullukian, qui soutient les artistes contemporains et la diffusion de la création, avait déjà exposé Jérémy Gobé en 2012. Je connaissais son travail très ancré sur les pratiques environnementales et son appétence à côtoyer le monde de l'entreprise. A travers chacun de ses projets, engagés et immersifs, il se plaît à créer des connexions entre les gens, les disciplines et les pratiques, abolissant tout cloisonnement. Etant originaire de l'Ain, l'initiative du site Weber de Servas d'accueillir un artiste en résidence a tout de suite capté mon attention, pour son caractère "territorial" et parce qu'elle coïncidait justement à l'une des grandes thématiques portées par la Biennale d'Art Contemporain de Lyon cette année. Ainsi, quand l'agence Mona Lisa Factory m'a sollicitée pour proposer un artiste apte à cette résidence, la correspondance entre Jérémy Gobé, qui place la matière au cœur de ses œuvres, et l'expertise Weber, dont les matériaux font référence dans le secteur de la construction, m'est apparue flagrante. Nous sommes particulièrement heureux que les œuvres issues de cette rencontre entre un plasticien et un industriel intègrent aujourd'hui la programmation de la Fondation Bullukian dans le cadre d'une exposition associée à la Biennale d'Art Contemporain de Lyon. "
Fanny Robin, Directrice artistique de la Fondation Bullukian
Anthropocène, par Jérémy Gobé
" Pour bâtir intelligemment et en accord avec notre environnement, trois champs d’action se dessinent :
. Renouer le lien entre l’homme et son environnement pour que l’écologie soit un critère aussi important que le confort ou l’esthétique ;
. S’inspirer des savoir-faire et de la nature pour développer des méthodes de construction et des matériaux écologiques ;
. Orienter les nouvelles technologies vers le respect de l’environnement.
L’art peut créer l’impulsion des ces changements dans notre société et c’est ce dont le projet Anthropocène se veut le témoin. "
" Le monastère royal de Brou, fer de lance du patrimoine de la ville de Bourg-en-Bresse et de sa région, est à la fois un monument historique et un musée, qui se veut aujourd'hui pleinement acteur de la vitalité culturelle et touristique de son territoire et lieu de partage avec le public. C'est pourquoi nous avons accepté avec enthousiasme d’y exposer les œuvres de Jérémy Gobé et d’y présenter la démarche originale de sa résidence artistique dans l'entreprise Saint-Gobain Weber. Le monument participe ainsi à une "belle rencontre" – pour reprendre la marque du territoire de l’agglomération – entre patrimoine historique, création contemporaine et activité industrielle d’une part, et entre l'artiste, les acteurs économique et le public d'autre part. "
Pierre-Gilles Girault, Administrateur du monastère royal de Brou
Des créations qui font sens, avec pour dénominateur commun l'éco-construction
Pour concevoir ses sculptures nommées " Témoins ", Jérémy Gobé s'est inspiré des éléments constitutifs du logo Weber liés à son activité et à la tradition de la construction : la sphère symbolisant la chimie (la cornue du chimiste), la pyramide pour le bâtiment et la stabilité et le cube en guise d'échafaudage.
Les Témoins sont ainsi un ensemble de trois modules qui matérialisent ces formes fondatrices en les associant à la nature.
Les formes ont été imprimées en 3D avec un matériau végétal biosourcé et compostable, les contre-moules réalisés en silicone recyclé et le matériau Weber utilisé présente une empreinte CO2 réduite : une véritable allégorie de l'éco-construction.
Enfin, Jérémy Gobé a choisi de les revêtir d'un motif organique, signe extérieur de leur nature écologique, reflétant leur réalisation respectueuse de l’environnement.
On retrouve ce motif vermiculé sur l'installation monumentale mise en œuvre à la Fondation Bullukian : un motif qui rappelle le travail de la pierre caractéristique de certains monuments parisiens comme la façade du Louvre par exemple, tout en présentant des similitudes avec le corail (polype cher à Jérémy Gobé) dénommé "Cerveau de Neptune", qui tire son appellation des reliefs labyrinthiques le parcourant.
" Cette installation symbolise pour moi la transmission. D’un motif du passé, inspiré de la nature, une forme organique se déploie dans le présent et dans l’espace, incarnant un projet d’avenir pour l’environnement et tous les aspects de notre société " confie Jérémy Gobé.
Des ateliers collaboratifs où les échanges humains, les interactions et l'apprentissage mutuel ont constitué de sel de cette démarche artistique innovante
Afin de réaliser matériellement ses œuvres, Jérémy Gobé a travaillé en collaboration avec les équipes Weber, notamment en effectuant de nombreux tests en laboratoire. Il a appris à mettre en œuvre les produits et utiliser des outils de matriçage pour y imprimer un motif.
En juillet 2019, les essais ont concerné le moulage et démoulage des Témoins et Jérémy Gobé a réalisé une première série de trois modules. Mais c'est la transmission du savoir qu'il a encore souhaité mettre au cœur de son travail : après avoir été formé par les salariés aux produits et techniques d'application des solutions Weber, il a pris soin de leur apprendre à mouler et démouler les œuvres et les recouvrir d'une finition irisée créée tout spécialement. Ainsi, liberté leur a été donnée de réaliser eux-mêmes, en toute autonomie, les 7 autres séries de Témoins. Au final, 4 sont exposées à la Fondation Bullukian et 4 au Monastère Royal de Brou.
Toujours avec cette notion de pérennité et cette volonté "que les choses restent après (lui)", il a enfin proposé de transformer l'ancienne Maison du gardien sur le site de Servas. Il y voit aussi la prolongation du management collaboratif propre à Weber, fondé sur les échanges humains : créer un espace de convivialité et de créativité où chacun pourra partager ses propres goûts artistiques (beaucoup ayant une pratique amateur).
Jérémy Gobé est donc intervenu "physiquement" sur ce lieu en y coulant un sol selon des directives précises : appliquer un enduit minéral (issu de surplus de tests au laboratoire R&D, donc "recyclé" en quelque sorte pour cette deuxième vie) tout en conservant des empiècement du sol d'origine en bois (dans cette idée qui caractérise son empreinte artistique de créer du lien entre le passé, le présent et l'avenir).
Par ailleurs, il y a installé une imprimante 3D afin que les collaborateurs qui le souhaitent puissent reproduire ce qu'ils ont appris au cours des ateliers et laissent aussi libre cours à leur imagination.
Et c'est ce qui fait aussi l'originalité de cette résidence d'artiste : les œuvres créées au cours de celle-ci ont quitté le site industriel pour investir des lieux d'exposition, alors que dans le même temps un espace de création pérenne prend vie aux côtés des outils de production.
À propos de la Fondation Bullukian. La Fondation Bullukian soutient la création qui se déploie dans la complexité des rencontres entre artistes et scientifiques. Son centre d’art, situé place Bellecour en plein cœur de Lyon, participe à l’émergence de formes inédites et plurielles, propices à une culture en mouvement.
Fondation Léa et Napoléon Bullukian
26 place Bellecour - 69002 Lyon
Contact : Fanny Robin - f.robin@bullukian.com
Tél. 04 37 23 62 66
www.bullukian.com
À propos du monastère royal de Brou. Le monastère royal de Brou est constitué de bâtiments monastiques, qui s'articulent autour d'une église, chef d'œuvre du gothique flamboyant et de trois cloîtres. Elu "Monument préféré des Français" en 2014, à l'occasion des Journées du patrimoine, il abrite le musée municipal de Bourg-en-Bresse et s’investit auprès des publics afin de les sensibiliser à l’art, l’archéologie et l’architecture, grâce à des visites, ateliers et stages. Il propose des expositions temporaires d’art ancien ou contemporain et chaque été une programmation de spectacles vivants, dans le cadre du festival « À la folie... pas du tout ! ».
Monastère royal de Brou
63 boulevard de Brou - 01000 Bourg-en-Bresse
Contact : Pierre-Gilles Girault - giraultpg@bourgenbresse.fr
Tél. 04 74 42 46 61
www.monastere-de-brou.fr
À propos de Weber. Leader mondial des mortiers industriels, Weber fabrique depuis 1902 des solutions innovantes et performantes pour envelopper, protéger et embellir l'habitat durablement. Les produits Weber intègrent la préparation des sols, la pose du carrelage, les enduits de façades, l'Isolation Thermique par l'Extérieur, et également le Gros-Œuvre et les Travaux Publics. Appartenant au Groupe Saint-Gobain depuis 1996, Weber réalise un chiffre d'affaires supérieur à 2 milliards d'euros en 2017 dans 63 pays grâce à ses 10.000 collaborateurs et élabore des solutions et des services innovants, respectueux de l'environnement et des hommes qui les mettent en œuvre. Grâce à sa politique de proximité, Weber s'appuie sur un réseau français de 13 centres de production et de distribution, 5 services clientèles, 1 centre de renseignements techniques, 5 centres de formation et près de 4.000 distributeurs.
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